Tout est dans le point d’interrogation !
Suite au synode national 2003 de l’Eglise Réformée de France, qui donnait aux conseils presbytéraux la possibilité de pratiquer l’accueil des enfants à la Cène, la paroisse d’Annecy avait choisi de rester sur la position ancienne qui était de demander aux jeunes d’attendre la fin de la catéchèse pour participer à la Cène.
Le Conseil Presbytéral s’est posé la question de savoir si la situation avait évolué dans les consciences et s’il convenait d’en reparler.
Nous avons abordé la réflexion à partir de la proposition de notre Eglise qui « appelle les croyants à participer à la Sainte Cène et invite tous ceux qui, membres ou non d’une Eglise locale, discernent les signes de la présence du Christ dans le pain et le vin partagés. »
A partir de là, nous avons échangé autour du discernement, qui procède de la compréhension et du ressenti. Compréhension du sens de l’acte, de son institution par Jésus-Christ et ressenti de la présence du Christ qui nous rassemble, ressenti également de l’appartenance à une communauté.
Nous étions tous d’accord qu’il ne nous appartient pas de mesurer le degré de foi d’un enfant ou d’un jeune et de conditionner l’accès à la Cène à ce degré de maturité... Il semble bien difficile de dire qui a le discernement nécessaire pour participer à la Cène ! Nous le voyons bien pour nous-mêmes : nous ne vivons pas les événements de la même manière à chaque âge de la vie...
Certains parmi nous estiment que le préalable d’un discernement complet n’est pas nécessaire et que c’est en pratiquant que l’on évolue vers plus de conscience. D’autres, plus nombreux, insistent sur la nécessité d’un parcours pédagogique plus cadré.
Alors la question fut posée directement aux catéchumènes en fin de catéchèse ; et eux ont semblé plus à l’aise avec la notion « d’attente ». Ils reconnaissent la valeur d’un cheminement d’apprentissage, la valeur d’un rite de passage et valident le fait d’attendre la confirmation pour participer à la Cène.
Lors du vote en conseil presbytéral, une large majorité à adopté la résolution de maintenir la pratique actuelle. Ce qui n’exclut pas la liberté laissée aux parents de donner le pain de la communion à leur enfant.
Nous nous réjouissons de poursuivre la vie communautaire dans la simplicité, la joie et la communion fraternelle !
Le conseil presbytéral de l’Eglise Protestante Unie d’Annecy - janvier 2018